Une nouvelle aventure allait commencer pour moi. Depuis que je suis toute petite je suis passionnée de chevaux. Seulement, mes parents ont toujours refusé que je possède mon propre cheval. Au début, je ne comprenais pas pourquoi. Puis, j'ai compris. Compris qu'un cheval, avec les études c'était impossible. Compris qu'un cheval, ça demandait du temps, des sacrifices et pleins d'autres choses encore. Alors, j'ai décidé d'attendre. J'ai amassé pendant des années des sous et de l'expérience en matière d'équitation. J'ai monté des jeunes chevaux, j'en ai débourré même, accompagné d'un pro. J'ai fais des stages d'éthologie, de cross, de perfectionnement... J'ai passé tout mes galops jusqu'au sept. Et là, on m'annonce que pour Noël, un peu en retard certes, mais pour Noël quand même, j'aurai le droit à un cheval. Je n'y crois pas vraiment, au début. Le cheval, je n'y pensais plus du tout... En fait, il ne m'ont pas acheté de cheval. Juste proposé de participer au payement de l'animal si j'y tenais toujours. Pendant toute la journée, j'avais écumé des sites internet à la recherche d'un cheval capable de sortir en compétition. Mais je ne trouvais aucune annonce sérieuse. Et dans les annonces sérieuses, les chevaux que j'avais essayer ne me convenais pas. Ou pas autant que je l'aurai voulu... Bref, pas super quoi... Et puis, j'avais vu une jolie petite annonce parlant d'une association qui proposait à des cavaliers de recueillir des chevaux ayant un passé difficile. Intriguée, j'avais décidé d'y faire un tour. Les lieux étaient bien équipés, une douche, des paddocks, un rond de longe, un manège, une carrière, un terrain de cross, un hippodrome et des sentiers pour se balader. Bref, j'avais regardé avec attention les chevaux. D'abord, ceux qui était au box. Aucun ne fit vraiment envie. Puis, la directrice m'emmena voir ceux qui vivaient au paddock. Lorsque je lui posais la question pourquoi ceux là vivaient au paddock, elle me dit que c'était parce qu'on ne pouvait pas les approcher et les emmener au box. Je m'approchai donc de ces fameux paddocks et découvris quelques chevaux. Je regardai chacun d'entre eux et craquai pour un joli isabelle nommé Nikon. Original comme nom, comme l'appareil photo. C'est un hongre mustang de cinq ans. Je regardai une petite affichette attaché à son paddock. Il était écrit :

« Nikon Duff est un cheval quasiment impossible à approcher. Il n'a jamais été débourré mais avec du temps, de la patience et de l'amour, il deviendra rapidement un compagnon idéal. A vous d'essayer maintenant ! »

Et c'est ainsi que j'ai décidé de me lancer dans l'aventure. J'avais demandé plus d'information à la directrice et deux jours plus tard, j'avais confirmé mon choix. Ce sera Nikon Duff. Il n'était pas cher et d'après la directrice, il aura surement de bonne capacité pour devenir un gentil cheval de loisir. Il pourra peut être faire de petits concours aussi. Bon, il ne pourra jamais être aussi doué qu'un cheval de compétition, mais avec du travail, qui sait ? En plus, l'idée de relever un défi me plaisais. J'étais venue signer les papiers et la directrice m'avait laissé l'écurie de la vallée perdue. Ce serait dans cet endroit que Nikon viendrait vivre. Mais pas tout de suite. En effet, personne ne peut l'attraper et utiliser la force ne serait pas un bon moyen. Et c'est donc aujourd'hui, alors que le temps restait mitigé, que je me rendais à l'arche de Poé pour ma première visite.

Je regardais avec anxiété le paddock de mon nouveau compagnon. J'avais peur de ne pas être à la hauteur. J'avais des doutes sur moi même. J'avais décidé de consacrer cette première rencontre à l'observation du mustang isabelle. Je voulais voir ses réactions lorsque je rentrais dans son paddock. Je ne voulais en aucun cas l'attraper pour ne pas le stresser pour rien et lui montrer que j'étais non pas pour le priver de sa liberté mais juste le regarder. Je n'avais encore aucune idée du temps que je devrais lui consacrer pour pouvoir le toucher. Un mois ? Deux ? Plus ? Je ne savais pas. J'avais presque l'impression de m'être lancé dans quelque chose de trop dur pour moi... Mais il était trop tard maintenant. J'avais accepté d'aider ce cheval, il fallait que je réussisse. Je posais mon sac à dos et sortis de ma poche mon portable et mes écouteurs. Rien de mieux qu'un peu de musique pour se mettre dans l'ambiance. Je m'approchais doucement du paddock et m'accoudais dessus. Au fond, un petit cheval broutait paisiblement. A première vu, il ressemblait parfaitement aux chevaux que l'on trouve partout. Ses belles balzanes noires montantes, son bout du museau juste noir et ses jolis crins abondants faisaient craqués ♥... J'étais tombé raide dingue de ce cheval sans savoir trop pourquoi. J'aimais les petits gabaries comme lui (un mètre quarante huit) mais plus typé poney de compétition comme les welsh, les Connemara ou encore les poneys français de selle. Nikon ressemblait plus à un shetland géant. Mais c'est pas ça qui allait me déranger. L'hongre semblait ne même pas avoir remarquer ma présence. Comme pour l'alerter de ma présence, je fis un petit claquement de langue assez fort. L'hongre leva la tête et me fixa avec une drôle de tête. Je n'attendais qu'il vienne vers moi, ça serait trop simple. Mais lui, il attendait peut être que je vienne vers lui ? Pour fuir ? Je ne savais pas trop. J'avais surtout l'impression qu'il m'ignorait royalement. Ça ne m'étonnait pas vraiment. Je souris et passais par dessous la barrière. Je ne voulais pas rester trois heures dehors, à attendre que quelque chose se passe. Visiblement, Nikon ne bougerait pas avant moi. Je m'avançai doucement dans le paddock. La dernière chose dont j'avais envie, c'est qu'il parte comme un fou furieux et m'écrase au passage. C'est pour ça que je dois dire que je n'étais vraiment pas rassurée. Loin de là. Mais je crois que je suis assez grande (ou grosse ^^) pour qu'il me voit. Rien n'est jamais sur. Quand il m'entendit de nouveau, l'isabelle s'arrêta. Il m'observait et ne bougeait plus. Enfin, presque plus. Ses oreilles s'agitaient d'avant en arrière. Je chuchotais doucement :

« Nikon, coucou mon joli... »

Nikon me dévisageait avec une drôle de tête. Je m'étais arrêté au milieu du pré, espérant qu'il réagisse. Il me regardait avec lassitude. Ma présence lui semblait complétement égal, du moment que je venais pas l'embêter. Je devais être à une cinquantaine de mètre du cheval. Je décidai donc de m'assoir un moment, voir si je pouvais attiser sa curiosité. Je me choisis un endroit assez propre et posais mes fesses par terre. Nikon me regardait un petit moment, puis, voyant que je ne bougeais plus, il retourna brouter. Je fermais les yeux et me concentrais sur la musique. Je ne sais pas vraiment combien de temps je restais assises, mais au moins le temps d'une dizaine de chansons. Je regardai si le cheval s'intéressait à moi, mais pas du tout. Nikon se moquait bien de ma présence. Je soupirai, agacé. Oui, j'avais l'impression d'être déjà complétement découragée alors que tout commençait seulement... Je me relevai et m'approchai de nouveau du cheval. Il finirait bien par bouger ? A moins que ça ne soit pas Nikon, mais un autre ? Peut être m'étais-je trompée de paddock ? Impossible, il était clairement marqué '' Nikon Duff '' sur la barrière. Je m'arrêtai un instant. Je m'emballai. Il fallait que je me calme, sinon, ça finirait mal. Je m'approchai donc plus doucement, attendant une réaction de l'hongre. Ce dernier me regardait de nouveau, les oreilles plus en arrière. Quand je fus à dix bons mètres de lui, Nikon se mit à trotter pour m'éviter. Je le regardais s'éloigner, les oreilles en avant. Il n'avait pas l'air inquiet. En fait, il ne semblait pas du tout apeuré par ma présence. Juste agacé. Je souris et arrêtai de lui courir après. Il avait le droit à sa vie. Je ne voulais pas pousser trop loin aujourd'hui. Je décidai donc de sortir de son paddock pour aller l'observer de plus loin. Ainsi, Nikon ne me considéra plus forcément comme un '' intrus '', mais qui sait, peut être comme quelque chose d'intéressant ? Je passais par dessus la barrière pour récupérer mon sac.

J'avais un petit bloc note et des crayons. Matériels assez utiles en ce moment. Je voulais le dessiner pour avoir un petit souvenir de lui. J'avais mon portable aussi, pour prendre des photos. Mais je préférais le dessiner pour l'instant. En effet, c'est surement ma deuxième grande passion. J'adore dessiné et on dit que je le fais bien. Je l'espère. Dessiner des modèles vivants, c'est juste super. C'est donc avec envie que j'entamais un croquis de mon nouveau cheval. Il ne bougeait pas beaucoup et il était plutôt sympa à dessiner. Je gommais assez souvent, pour avoir le résultat le plus parfait possible. J'étais assez énervée quand je n'arrivais pas à obtenir quelque chose de bien. Finalement, après avoir plusieurs fois gommer la tête, les membres, je finis par avoir un bon dessin potable. Heureuse je fermais mon bloc note. Je me mis à imaginer. Je rêvais de pouvoir un jour me retrouver sur son dos, après avoir essuyer de nombreux obstacles. Lui et moi, nous irons loin. Je l'espère. Puis, je ne pus résister à prendre des photos. Je sortis mon portable de ma poche et contournais le paddock pour m'approcher un maximum de Nikon. L'hongre me regarda s'approcher avant de se remettre à brouter. J'étais insignifiante pour lui. Je pris plusieurs photos du bel isabelle. De face, de profil, de trois quart... Il avait une tête d'amour... Je souris contente. J'allais devoir rentrer maintenant. Je retournai vers mon sac et rangeais toutes mes affaires. Je vérifiais que je n'avais rien oublié, et remontai mes pas pour rentrer chez moi. J'avais juste observé mon cheval pendant toute la séance, ce qui peut paraître peu. Mais au moins, nous ne sommes pas de suite rentrer dans une situation de '' conflit ''. Bref, Nikon promettait et j'avais hâte de le revoir.