Ce matin, je m'étais levée avec la ferme intention d'enfin accueillir un cheval dans ma modeste écurie. Vêtue d'un jeans et d'un chandail de rodéo, je sortis sur le porche de la maison et j'enfilai mes bottes de cowboy. J'étais fin prête. Le sourire au lèvre et le refrain de la chanson Cruise de Florida Georgia Line en boucle dans la tête, c'est heureuse que je me dirigeai vers ma petite écurie. Quelques boxs comblaient celle-ci, mais je m'attardai surtout au premier. Étant donné ma bonne résolution, je devais le préparer pour un gentil cheval. Je m'attardai donc sur le nettoyage de ce dit box puis je le remplis de copeaux de bois confortable, j'y mis du foin et de l'eau. Accoudée dans l'entrée du box, j'observai mon travail avec une fierté nette. Le sourire que j'avais depuis le matin ne m'avait pas quitté encore. D'un pas léger je sortis de l'écurie et je montai dans mon pick-up. En route vers le refuge de l'Arche de Poé!


Durant la dernière semaine, j'étais à la recherche d'un cheval pour commencer à faire vivre mon écurie. En lisant le journal au cours de la semaine, j'étais tombée sur un article sur l'Arche de Poé et j'ai tout de suite su que je voulais sauver un cheval avec un passé difficile. J'avais donc pris rendez-vous avec les propriétaires de l'endroit et cette journée était enfin arrivée! Heureuse comme dix, je garai mon pick-up dans l'entrée du refuge et je sautai en bas, passant à quelques centimètres de me foulée une cheville. J'entrai dans le refuge et je commencai à arpenter les allées tranquillement en prenant bien soin de regarder toutes les histoires de tous les chevaux. Je passais devant plusieurs chevaux mal en point avec un passé terrible, mais avec aucun d'entre eux je ne sentais de connexion. Un homme arriva derrière moi alors que je m'apprêtais à sortir de l'écurie pour aller rencontrer les propriétaires.
" Bonjour monsieur, j'ai fais le tour des écuries, mais malheureusement je ne crois pas adopter un cheval aujourd'hui, je n'ai senti aucune connexion avec l'un d'eux."

L'homme me souriait gentiment. "Madame, êtes-vous sûre d'avoir fait le tour de toutes les écuries? Il y a une annexe, je vais vous y emmener." Je lui souris gentiment et je lui emboita le pas dans les écuries. Il me présenta d'abord quelques chevaux que j'avais déjà remarqués, puis il emprunta une porte que je croyais une sellerie, et nous arrivâmes dans une autre allée de l'écurie, contenant seulement quelques boxs. "Ici se trouvent les chevaux blessés en plein repos. Je vous laisse faire le tour, je vous attends de l'autre côté. Madame." Je souriais bêtement, mais dans mon fort intérieur, je savais que mon cheval se trouvait ici. "Un énorme merci à vous, je reviens dans quelques minutes." Je déambulais de box en box pour lire l'histoire de chacun des chevaux qui se trouvaient ici, jusqu'à ce que j'arrive à CE cheval. Il n'y avait aucune information sur lui, seulement son nom. Je m'attardai devant son box, et lorsque ses yeux croisèrent les miens, je savais. Je savais que c'était lui. Il approcha de moi et je pus doucement lui caresser le naseau entre les barreaux de son box. Il n'avait pas du tout l'air effrayé par moi, peut-être était-il vendu déjà, ou complètement rééduquer. Je me retournai et alla retrouver l'homme afin de lui parler de ce cheval, Falling Love.

"Excusez-moi, ce cheval, Falling Love, connaissez-vous son histoire?" demandai-je à l'homme de la situation. Celui-ci se retourna en me souriant, "bien sûr que je connais son histoire. Je vais vous la raconter." L'homme m'invita à m'asseoir à ses côtés sur une botte de foin alors qu'il me racontait la blessure au tendon du pur-sang anglais.

Son histoire m'avait convaincue et je passai dans le bureau des propriétaires pour signer les papiers. Une heure plus tard c'était fait, le magnifique pur-sang anglais m'appartenait. Par contre, l'on m'avait averti que le transport se ferait sous la supervision de Marc, l'homme de l'écurie, afin d'être sûr que l'étalon arriverait sain et sauf chez moi. Je n'y voyais aucun inconvénient, et c'est ainsi que vingt minutes plus tard, l'étalon bai, boitant et sautillant pour préserver son membre blessé était installé dans mon van. Je saluai de la main les propriétaires de l'ADP, puis suivit de la voiture de Marc, je m'engageai dans l'allée qui menait vers chez moi.

Une fois à la maison, je laissai le pur-sang anglais entre les mains de l'homme du refuge et j'allai ajouter un peu de copeaux de bois dans le box que j'avais préparé plus tôt afin d'épargner le membre blessé de mon cheval. Marc le rentra dans l'écurie et l'installa dans son nouveau box. "Bonne chance madame, le voilà installé, je vais vous quitter. N'oubliez pas, il a perdu confiance en l'humain, soyez patiente." Sa mise en garde m'avait fait sourire, je désirais plus que tout soigner la blessure de mon cheval avant de faire toute tentative. Je serrai la main de l'homme et je le quittai pour retourner voir mon petit nouveau. "Eh bien, nous voilà seuls." Le cheval leva la tête, du foin plein la bouche et les yeux brillants. J'aurais voulu avoir mon appareil photo pour immortaliser ce moment. "Tu es absolument magnifique. Je crois que nous deviendrons très proches toi et moi." L'étalon ronfla et fourra son nez dans la poche de mon jeans. Il avait déjà trouvé les bonbons. Je déplaçai la main un peu trop rapidement pour lui et il recula doucement dans son box, ronflant des naseaux, les oreilles dans ma direction. "Pardonne moi mon beau, je ne voulais pas t'effrayer." Je lui tendis une paume ouverte avec un bonbon au creux de celle-ci, qu'il prit avec une petite hésitation. Je lui caressai la joue en même temps, pour qu'il s'habitue à mon contact, puis je refermai la porte de son box. "C'est assez pour aujourd'hui, je reviens te voir demain aux petites heures pour soigner ta blessure. Au revoir mon beau." Je m'assurai qu'il ne manquait de rien, puis je retournai chez moi, comblée.

Cette nuit, j'ai rêvé qu'un grand étalon bai faisait maintenant partie de ma vie. Lorsque j'ai ouvert les yeux ce matin et que j'ai regardé vers l'écurie, j'ai vu la liste blanche de mon cheval qui avait la tête en dehors de son box. Puis j'ai réalisé que ce n'était pas un rêve. À la vitesse grand V, j'ai sauté dans une paire de jeans et un t-shirt et j'ai dévalé les escaliers qui descendent à la cuisine. J'ai avalé un bol de céréales, j'ai attrapé une pomme dans le réfrigérateur et j'ai sauté dans mes bottes de cowboy sur le perron. J'ai traversé l'allée qui mène à l'écurie au pas de course et avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles, j'atterris devant le box de Falling Love.

Bonjour mon cœur, lui lançai-je d'une voix douce. Doucement, il leva sa belle tête raffinée vers moi et mon cœur bondit. Il était si beau. Ses yeux en amande me lançaient des points d'interrogation. Allez mon garçon, aujourd'hui, je soigne ta blessure et je vérifie de quoi ça a l'air. J'attrapai son nouveau licol et doucement, je lui présentai sous le nez. Il plongea dedans sans aucune hésitation et attendit patiemment que je l'attache sous sa gorge. Je fixai une longe agencée au cuir bleu du licol et j'ouvris doucement la porte de son box, laissant amplement de temps à l'étalon pour s'écarter du passage. Doucement, le grand bai m'emboita le pas dans l'allée de l'écurie. Il ne boitait plus, mais il préservait son antérieur gauche en ne mettant pas tout son poids lorsqu'il marchait. Je l'attachai aux câbles en plein centre du passage de l'écurie, puis je lui offris la pomme que j'avais laissée sur un comptoir. Il la mangea avec appétit et une petite caresse de l'encolure à l'épaule plus tard, je m'attardais à soigner sa blessure.

Tranquillement, je déroula les bandages de protection qu'il avait sur les antérieurs, puis je découvris une blessure presque guérie. J'étais déjà au courant étant donné que les propriétaires de l'ADP me l'avait signalé, mais en avoir la preuve étant tout à fait soulageant. Je touchais doucement sa patte pour voir s'il y avait de la chaleur, et à ma grande surprise, il n'y en avait pas. Je poussai un soupir de soulagement et la crainte qui me barrait la poitrine se dissipa tout aussi rapidement. Ça va aller mon beau, tu vas rapidement t'en remettre. Le tendon était toujours dans son enveloppe, donc aucune déchirure, ce qui était très bien. Je jouais doucement avec son antérieur, jusqu'au moment où l'étalon bai me laissa savoir qu'il en avait marre. Un coup de sabot au sol de son antérieur blessé me fit comprendre. J'ai compris mon chéri, je te fiche la paix, lui dis-je doucement en me relevant. Que dirais-tu d'un pansage en profondeur et d'une petite balade n main pour te faire découvrir ton nouveau chez toi? L'étalon ronfla comme pour acquiescer et ses oreilles pointèrent dans ma direction. Je m'approcha doucement de sa tête, sachant pertinemment que si je faisais un seul mouvement brusque je l'effraierais.

Doucement je me mis à lui caresser les joues, puis le chanfrein, passant par son nez et ses oreilles. Il se détendait doucement sous les caresses de mes mains et je le voyais qui fermait les yeux de bonheur. En tant qu'ancien cheval de course, je savais qu'il ne devait pas avoir eu beaucoup d'amour véritable dans sa vie, juste un entrainement pur et dur. Je savais que je devais créer une relation de confiance avec lui pour qu'il arrive à me donner son maximum lors de sa guérison. C'est donc sur une note positive que j'entamai son pansage. Je prenais tout mon temps pour qu'il s'habitue tranquillement à ma présence et je voyais l'étalon qui commençait à laisser pendre sa tête sur les câbles qui le retenait. Une fois bien propre, je lui offris quelques friandises qui étaient dans les poches de mes jeans, puis je le libéra des chaînes de l'écurie. C'est parti pour une petite visite du propriétaire! L'étalon bai m'emboita le pas à l'extérieur et d'un pas nonchalant nous marchâmes autour de mon terrain durant une bonne demi-heure. Je remarquais que plus l'étalon marchait, mois il protégeait son membre blessé.

C'était extrêmement bon signe! Une fois de retour à l'écurie, je le remis dans son box, lui donna sa ration de moulée en plus de son foin, remplis sa chaudière d'eau et le quitta. Je ne lui fis pas de bandage de protection cette journée là, tout simplement pour laisser respirer son antérieur, et pour voir s'il y aurait de l'enflure le lendemain matin. Bonne nuit Falling, à demain.

Lorsque je me suis levée ce matin, la première chose que j'ai faite a été d'enfiler une paire de jeans, puis de prendre un petit déjeuner convenable. Lorsque j'ai regardé par la fenêtre de ma cuisine, j'ai aperçu une deuxième tête dans un second box. Un magnifique étalon lipizzan, blessé dans un accident impliquant la remorque dans laquelle il se trouvait, se trouvait maintenant dans mon écurie, portant compagnie à mon pur-sang. J'attrapai donc deux pommes dans le réfrigérateur ce matin et je me dirigeai d'un pas rapide vers mes écuries.

Une fois devant le box du magnifique bai, je sifflai doucement. L'étalon releva la tête et me remarqua. J'attrapai le joli licol qui était accroché sur la porte de son box et doucement j'entrai le rejoindre. Lorsque j'ouvris la porte, l'étalon bai me laissa la place pour me placer à sa gauche et lui fourra son nez directement dans le licol que je tenais d'une main. Doucement mon garçon, tu as si hâte de sortir de te balader? L'étalon secouait la tête comme pour confirmer mes dires. J'attachai une longe à l'anneau de son licol et tirai doucement dessus pour le sortir du box. Sans aucune hésitation, l'étalon bai s'engagea dans l'allée de l'écurie, où je l'attachai nez à nez avec son nouveau copain, dos à l'entrée de l'écurie. Il hennissa lorsque l'étalon blanc lui toucha le bout du nez, puis quelques câlins sur l'épaule le calmèrent. Je m'attardai sur un pansage en profondeur de la belle robe du bai, chose qui le rendait doux comme un agneau et qui l'endormait. Le beau bai fermait les yeux doucement, alors je profitai de ce moment de calme pour prendre connaissance de l'état de son antérieur gauche.

Lorsque je passai ma main sur son antérieur, l'étalon bai releva la tête, mais n'en fit pas plus. Je pus donc constater que, comme la veille, il n'y avait pas de chaleur, mais la nuit sans bandages de protection l'avait fait enflé un petit peu. Il n'y avait rien de dramatique par contre, la blessure était belle. Je me releva doucement et caressai le bout du nez de mon étalon. Allez mon garçon, on sors dehors et on va faire un peu de marche pour voir si cette vilaine blessure désenfle un peu! Je sortis par le porte arrière de l'écurie, celle-ci menait dans un petit chemin de sable et plus loin, c'était boisé. Nous marchâmes donc dans les bois durant une heure cette fois, je voyais bien que plus on marchait, plus l'étalon était à l'aise.

Une fois de retour à l'écurie, l'étalon bai me poussa l'épaule du bout du nez. Hé! dis-je en riant. Falling secoua la tête dans tous les sens pour me faire rire. Il était si beau. Le sourire fendu jusqu'aux oreilles, je l'attache aux câbles dans l'écurie pour le panser une fois de plus. Vigoureusement, je m'attardai sur l'étrille et mon étalon s'endormait sur les câbles qui le retenait. Une fois son pansage terminé, je pris doucement des piqués et des bandages de repos que je lui mis sur les deux antérieurs. Sa blessure ne présentait plus aucune enflure, mais par simple précaution, je désirais qu'elle soit bandée. Et voilà mon beau, tu es prêt pour la nuit maintenant. À demain. Je l'installa dans son box, juste en face de mon nouvel étalon blanc, puis je fila m'occuper de lui.

En enfilant mon jeans ce matin j'étais motivée à aller faire une balade à pied avec mon homme. C'est donc, sourire au lèvre et pomme à la main que je traversais l'allée qui me séparait de mon cheval. Une fois dans l'écurie, j'interpellai mon garçon, qui sortit la tête, les oreilles en avant. Bonjour toi, tu m'as l'air en forme ce matin. Je tapotai le chanfrein blanc de mon étalon pendant qu'il mordillait mon manteau. Hého! dis-je en riant.