« Le drame se déroula tôt un matin. Un camion transportant six chevaux venant de différents endroits rentra en collision avec une voiture. Celle-ci fut projetée hors de la route alors que le camion se renversa sur le côté et glissa pour finir sur route contre un arbre. Les secours arrivèrent à temps pour délivrer les chevaux pris au piège. Heureusement, aucun d'eux ne resta coincé mais seulement, ils sont maintenant blessés physiquement et moralement aussi. Les témoins se sont dits choqués par ce qu'ils ont vu, surtout par l'état des équidés. Certains ont eu plus de chance que d'autres mais tous restent traumatisés. On espère qu'ils trouveront une maison rapidement. »

L’arche m’avait aussi envoyé un email. Est-ce que j’allais me porter volontaire ? Bien sûr ! J’avais déjà beaucoup à faire avec Rubato, Pearl, Eureka et Ripley. Mais je ne pouvais pas laisser une jument comme cela. Mes canassons pouvait bien se passer d’entraînement intensif pendant plusieurs semaines (ça leur ferais même du bien). On m’avait attribué une jument, Providence, de quatre ans – soit mon premier cheval non débourré. La personne derrière le téléphone avait aussi eu la gentillesse de me prévenir que, comme Eureka, elle n’acceptait pas les endroits confinés, et qu’elle ne se laissait pas approcher. J’y arriverais. Et si certaines de ses blessures était trop grave, je lui donnerais des calmants pour pouvoir la soigner. Ce n’est pas … Fair-play. Mais si ça peut lui sauver la vie, sans aucune hésitation, je le ferais.

Comme Eureka à son arrivée, la jument était complètement shootée. J’avais même l’impression qu’elle titubait en marchant dans l’allée jusqu’à son paddock.  Comme je n’avais pas envie de me lancer à l’aveugle dans les soins que je devrais lui procurer, j’ai fait venir le vétérinaire de l’arche. Nous avons attachés la jument à la barrière de bois et le vétérinaire l’a examinée. Je n’ai pas compris un traître mot de ce qu’il m’a dit, tout ce que j’ai réussis à comprendre étant qu’elle était blessée à deux jambes et sur un peu tout le corps. Il m’a donné une liste de produit, où je devais les appliquer, comment, combien de fois et pour combien de temps, et j’ai décidé d’exécuter tous ses gestes comme un robot, sans chercher à être inventive ou quoi que ce soit.

Le vétérinaire a ensuite dit que, comme la jument était jeune, le calmant allait se dissiper vite, en une à deux heures. Je l’ai remercié, puis je suis allée ranger tout le matériel. Câlin par-ci, câlin par-là, je suis ensuite allée voir Eureka pour la câliner, en attendant que le calmant se dissipe. Quand j’ai vu que, dans le paddock d’à côté, Providence commençait à s’agiter, j’en ai conclu que c’était bon. Ca faisait deux heures (je suis une professionnel du câlin, ne l’oublions pas). Bref, Je lâche une Eureka contrariée et rentre doucement dans le paddock de l’autre jument. Je reste près de la barrière tandis que Providence me regarde, les oreilles couchées en arrière.

Je ne pourrais pas la soigner tant qu’elle ne m’accepte pas. Donc, première étape, gagner sa confiance. Je fais quelque pas en avant et observe la jument. Elle ne bouge pas d’un poil, se contentant de coucher encore un peu plus les oreilles en arrière. Au moins, elle ne fuit pas, et ne m’attaque pas. Comme je ne bouge pas, je vois une de ces oreilles se tourner vers l’avant, avant de retourner en arrière. Elle est curieuse. Parfait. Je m’assois donc dans l’herbe, sans faire attention à elle, un bon morceau de sucre caché dans ma poche.

Je reste là … Je ne sais pas. Des heures entières, ça c’est sûr. Je ne veux pas porter de montre, parce que j’estime que le temps ne fait que nous ralentir. Si on s’y prend comme si on avait qu’un quart d’heure, ça nous prend la journée. Et au contraire, si on s’y prend comme si on avait toute la journée, ça ne prend qu’un quart d’heure. Bref, je m’oblige à ne pas regarder la jument, je ne fais même plus attention aux bruits qui m’entoure. Je joue avec des brins d’herbe, faisait des nœuds, les défaisant. Je réussis même à me faire un bracelet avec des fleurs, comme ceux que je faisais à l’école. Je baille à de nombreuse reprise. Me frotte les yeux après. Je ferme les yeux, commence à somnoler, puis me réveillé et recommence à jouer avec l’herbe. C’est long, très long même. Et même si je meurs d’envie de voir si elle s’est approchée, je ne lève pas la tête. Un seul mouvement de ma part, et elle pourrait  repartir au galop à l’autre bout du champ. Et d’ailleurs, je n’ai pas envie qu’elle reparte au galop, surtout avec ses blessures.

Je sens un souffle sur mes cheveux. Providence est juste derrière moi. Sans aucun gestes brusque, sans bouger la tête, sans parler, je prends le morceau de sucre que j’ai dans la main et le tend derrière moi. J’entends un sabot qui tape le sol mais bien vite, quelque chose me chatouille la main, et le morceau de sucre disparait. Je m’autorise alors à me retourner, doucement. Je tends ma main en regardant la jument. Elle pose son museau dans ma main à la recherche d’un autre morceau de sucre tandis que, doucement, je passe un doigt dans la boucle de son licol. Je me relève doucement, et même si Providence essaye de repartir, je tiens bon. Elle lève la tête, d’abord vivement, puis sans entrain, juste pour la forme. Mais je la retiens. Elle finit donc par se calmer, et pour la féliciter, je lui enlève son licol et la lâche. Elle part en courant à l’autre bout du paddock, histoire de me faire comprendre que je l’ai vexé, mais elle me regarde avec intérêt. Elle mettra surement du temps, demain aussi, à venir me voir. Mais ça viendra. Elle comprendra vite que quand elle vient, c’est beaucoup plus amusant que quand elle ne vient pas. Bah oui. Y’as du sucre.

Tu es sur la bonne voie, encore quelques visites comme ça et Providence acceptera de se faire soigner, surtout s'il y a du sucre (;

+ 3 confiance
+ 2 santé
+ 1 fer

Cela faisait plusieurs semaines que Providence était chez moi. Elle ... Se laissait à peu près toucher. Elle devait me rattacher à l'accident. Je ne lui en voulait pas, et puis, je voyais bien que ma patience portait ces fruits. Au début, il me fallait trois heures pour qu'elle daigne m'approcher. Au jour d'aujourd'hui, je peut l'approcher, lui caresser le museau, mais c'est tout.

J'avais du lui donner deux fois des calmants afin de lui désinfecter ses plaies à cause d'un début d'infection. A chaque fois, un bilan complet était fait, et depuis, tout allais pour le mieux. Elle boite encore légèrement, mais le vétérinaire me répète que c'est normale au vu de ses blessures, et les plaies ce sont bien refermés. Il faut juste que j'arrive à l'approcher d'assez près pour lui mettre la crème pour la cicatrisation, et aussi pour que je lui fasse un pansage bien mérité.

C'est donc après m'être occupée de tous mes autres pensionnaires que je me dirige vers son paddock. Son pelage est collant de boue, ses crins bien emmêle, mais elle a l'air en forme. Avant d'entrer dans le paddock, je l'appelle doucement. Elle me regarde, les oreilles pointées dans ma direction, sans rien faire. Je passe sous la barrière en souriant puis, doucement, je m'approche d'elle. Elle ne bouge toujours pas, m'observant avec attention. Arrivée à une mètre d'elle, je m'arrête et attend. J’attends qu'elle vienne me voir d'elle même. Je commence à désespérer et m'apprête a parcourir la distance qui nous sépare quand elle se rapproche. Je souris de plus belle et lui caresse le museau tranquillement, sans chercher à la caresser autre part. Je me décale petit à petit vers son encolure, toujours en lui caressant le bout du nez, puis pose le bout de mes doigts sur son encolure.

Providence sursaute et s'apprête à partir mais j'enlève mes doigts et elle se calme. Je reste sans rien faire pendant une minutes ou deux puis, ma main gauche sur son museau, je pose ma main droite entière sur son encolure. Elle sursaute de nouveau, mais cette fois je n'enlève pas ma main, commençant à la caresser. D'abord stresser, elle se calme, puis apprécie mes caresse. Je la félicite en enlevant ma main de son encolure et m'éloigne d'elle d'un pas lent. La jument est d'abord désappointée, puis se rapproche de moi en posant le bout de son nez sur ma main pour avoir d'autre caresse. Je la caresse donc, et lui donne un morceau de sucre qu'elle avale d'un seul coup. Je recommence ensuite à la caresser sur l'encolure, puis la masse doucement.

Elle tend l'encolure, renâcle des naseaux puis s'ébroue au fur et à mesure que je la masse. Heureuse qu'elle apprécie, je décide de tenter le tout pour le tout. Je sors du paddock, laissant une jument désappointer derrière moi. Je caresse Eureka en passant devant son paddock, caresse Rubato et Pearl en traversant les écuries puis reviens vers Providence, des ciseaux à la main et un Ripley qui cours derrière moi. Je lui dis de ne pas bouger à l'entrer du paddoock puis rejoint la jument d'un pas assuré. Elle vient me voir et recule à la vue des ciseaux, mais elle finit par se rapprocher afin de voir ce que c'est. Quand elle touche les lames du bout du museau, je lui donne un sucre, puis m'éloigne. Elle se rapproche, touche de nouveau les ciseaux du bout du nez puis me regarde. Je rigole un bon coup en lui donnant son sucre, puis la caresse au niveau de l'encolure. Je lui passe les ciseaux sur l'encolure, en faisant attention bien sûr, puis, comme elle ne dit rien, entreprenant de couper sa crinière. Oui, vu l'état de celle ci, même une tonne de démêlant n'y ferait rien. La jument ne dit rien, jouant même avec ses crins, mais quand entreprenant de couper son toupet, elle recule d'un bon et s'en va au galop à l'autre bout du paddocks. Oups. Je m'assois alors, regardant le sol, attendant.

Au bout d'un certain temps, d'une éternité même, j'entend la jument qui se rapproche de moi. Je lève la tête et lui montrer mes mains sans les ciseaux. Elle me sent les doigts puis, d'elle même, va toucher les ciseaux. Je lui donne un morceau de sucre et me lève. Je rapproche doucement les lames de son toupet, m'arrêtant à chaque fois qu'elle se tent, puis finit par les poser sur son chanfrein. Comme elle ne dit rien, je pose ma main sur son toupet, le prend doucement et, d'un seule geste, je lui coupe tout. Comme je l'avais prévu, elle lève la tête d'un bon, mais la tentation est trop forte et elle se calme en allant de nouveau toucher les ciseaux du museau. Je lui redonne du sucre, range les ciseaux dans ma poche et regarde mon travaille. Elle a des airs de Spirit, mais elle est toujours aussi belle. Je lui dépose un baiser entre les naseaux puis repart préparer la nourriture de tout le monde. bientôt, bientôt je pourrais lui faire ce que je veux. Et ce sera tant mieux.

La pauvre petite jument ! Tu t'en occupes bien heureusement qu'elle t'a !

+3 de santé,
+2 moral,
+4 confiance
+1 fer