Aujourd'hui est un grand jour. Aujourd'hui, j'ai reçu ma commande : ma panoplie de matériel entièrement conçu pour mes chevaux, moi, et à l’effigie de mon écurie. Avant, je prenais ce que j'avais, j'avais un nom qui changeait constamment puisque personne d'autre que moi le connaissais. Mais maintenant, je passe au niveau supérieur. The White Hope Stable. L'espoir blanc, l'espoir pur, l'espoir.

Eureka allait être la première à s'en servir. Ma nouvelle boite de pansage contenant mes nouvelles brosses et l'un de mes nouveaux licol en main, je me dirige vers son paddocks en trottinant, en courant même. Et en arrivant, je ne peut pas m'empêcher de crier son nom. « EUREKA ! Eureka, viens voir, j'ai pleins de nouveaux trucks pour toi !! » La jument, pas effrayée pour le moins du monde, se rapproche de moi en galopant. Je pose tout mon matériel et la caresse sur le chanfrein et l'encolure, la grattouillant aussi sur l'épaule là où elle adore être papouillée.

Prenant mon licol, je le lui met sous le nez. Doucement, parce que là, pour le coup, elle aurait péter un cable. « TADAM ! » Elle renifle la chose et me regarde, l'air de ne pas comprendre ce qu'elle doit en faire. Je rigole et lui enfile le licol. Son licol, puisque que j'ai cousu une étiquette avec son nom dessus. Eureka.

Enlevant la longe de la jument je commence à la brosser. Je lui fait totalement confiance, autant qu'à Pearl. La seule choses qui la panique c'est l'enfermement par des murs, et là, à moins que je sois bigleuse, il n'y a aucun mur. Bref, je la chouchoute de partout, lui enlève chaque poil mort puis, la laissant brouter, je range ma boîte de pansage dans l'abri en attendant que l'on rentre ...

De ballade ! Décision prise à la dernière minute, mais tant pis ! Il est cinq heures de l'après midi, j'ai travaillé avec tout le monde, et en plus il ne fait ni trop chaud, ni trop froid ! Je n'ai toujours pas monter Eureka mais c'est pas grave, je vais faire une ballade en longe. J'attache donc la dite longe au licol, regarde ma jument brouter encore quelques secondes puis, d'un petit coup sec, je lui fait relever la tête en l'entraine hors du paddock. Elle me suis tranquillement, sans essayer de me dépasser ou quoique ce soit. Je l'entraine hors de la propriété et me dirige vers le chemin qui borde la forêt, afin d'éviter toute situation de stress. Les arbres à cinq kilomètres à la ronde, ça peut provoquer un sentiment d’enfermement. Donc, on évite.

Je longe donc tranquillement la forêt, tenant la longe du bout des doigts afin de laisser la jument vagabonder. Le temps passe, une demi-heure, une heure, sans que je m'ennuie une seule seconde. Le silence est telle que je peut entendre les voitures passer sur l'autoroute bien loin d'ici. Des fois, on entends quelques oiseaux, puis on vois passer un groupe de corbeau. On voit des lapins qui nous regarde de loin avant de partir en courant puis de soudainement disparaître. J'espère encore voire une biche, ou un cerf. Ça serait parfait.

Puis, au détour d'un buisson, j'aperçois au loin une fille et son cheval. Non, pas son cheval. Son poulain. Eureka les vois aussi et pointe ses oreilles en avant, voulant aller voir le poulain plus que l'humaine. Mais je la retient. Manquerait plus qu'on leur fasses peur !

Alors je m'arrête, et de loin, je les interpelles. « Bonjour ! »

Sa tête appuyée sur mon épaule, Eureka regarde le poulain avec attention à travers les feuillages. Le poulain la regarde aussi, et il a plus l'air intéresser qu’apeuré. Tant mieux. La jeune fille, ou plutôt devrais-je dire la jeune femme, puisqu'elle a à peu près mon âge, me vois à son tour et me répond. « Bonjour ! » Je souris, même si je doute qu'elle puisse le voir.

Gentiment, je repousse l'encombrante tête d'Eureka. Pas plus loin que juste devant nous se trouve un petit chemin qui se dirige vers les deux inconnues, sûrement le chemin qu'ils avaient pris beaucoup plus loin. Je l'emprunte donc, gardant un œil sur Eureka. Mais la jument ne fait pas du tout attention à ce qui l'entoure, bien trop occupée à regarder le petit poulain noir. Ça m'inquiète un peu, dans le sens où si elle regardait autour d'elle, je saurais vite si ça risque de dégénérer. Là, dans l'état où elle est, elle n'aurait même pas réagis si je l'avais faites entrer dans un box.

Je m'arrête à deux mètres du poulain et de sa futur-cavalière pour être sur de ne pas les effrayer. Eureka me dépasse mais je lui donne une petite tape sur le poitrail afin de la rappeler à l'ordre et elle reprend sa place. je peut donc contempler ce merveilleux poulain vraiment trop mignon. « Il a tout l'air d'être adorable ! » Je souris de nouveau à la jeune femme et me présente. « Je suis Angela, et voici Eureka, l'une de mes juments. » Je caresse la jument en prononçant son nom afin de montrer que c'est bien elle, même s'il n'y aucune autre jument dans les parages, ce qui est tout simplement idiot.