Retour à la maison

Cela faisait bientôt trois mois que je rénovais cette vieille écurie. Celle-ci m’avait bien des efforts. Il fallait quasiment repartir de zéro! Mais chaque goutte de sueur et les quelques gouttes de sang versée par ma maladresse en valaient la peine.

En me levant ce matin-là, le sourire aux lèvres, je contemplai le soleil se lever doucement sur le toit de ma petite écurie. Ses doux rayon d’un orangé venait envelopper tel du velours chaque parcelle de mon terrain. Quelque mois au paravent j’avais réussis à marchander ce petit coin de paradis pour la moitié de sa valeur. J’avais enfin mon propre chez-moi, ma maison, mon écurie et rien n’au monde ne pourrait me l’enlever.

Bien maintenant que la partie installation étais fini, que les champs avaient été vidés de toutes leurs mauvaises herbes et les clôture réparées, il ne me manquait plus qu’un cheval! Un ange dans mon paradis…

J’avais lu toutes les petites annonces annonçant des ventes de chevaux. J’étais allée rencontrer de nombreux propriétaires. Rien. Chaque cheval était bien, mais il manquait toujours quelque chose, une étincelle, une connexion. Je ne voulais toutefois pas abandonner. J’avais travaillé si dure qu’il était trop tard pour reculer.

***

J’étais assise dans un petit café. La dernière édition du journal de la ville était posée sur la table. Je me mis a le feuilleté. Aucune annonce nouvelle.

Puis feuilletant le journal dans son entier je tombai sur l’article d’une femme ayant secouru un cheval qui avait été maltraité. Aussi interpellé par l’article, je le dévorai en quelques minutes. À la fin, profondément touché par cette histoire, je su ce que je devais faire. J’allais recueillir un cheval abandonné ou battu, un cheval dont les débuts peu facile aurait surement traumatisé, mais qu’avec le temps finirais peut-être par me faire confiance. Je partis le sourire jusqu’aux oreilles en ayant presque oublié de payer l’addition.

J’arrivai chez moi et me mis au clavier. Je cherchai parmi les centre avoisinant si l’un deux n’accueillerais pas les chevaux maltraités. Bingo! J’avais trouvé. Après avoir pris connaissance des arrangements et des heures de rendez-vous pour venir voir les chevaux, je pris date pour le lendemain où je pourrais aller chercher mon premier compagnon.

***

J’étais surexcitée! J’étais à la fois nerveuse et heureuse. Heureusement, que le refuge n’étais pas trop loin ce qui me permettais d’y aller à pied à condition de passer par les bois. La journée était chaude et douce. Je marchai jusqu’au refuge, le cœur battant si fort que j’avais peur de subir une crise cardiaque. J’ouvrai la porte principale de l’écurie où un représentant m’attendait déjà.

Je parcouru les allées une à une, profondément touché par la détresse de certains chevaux. Plusieurs d’entre eux représentait un bien trop grand défi pour moi qui débutait dans le métier. À chaque boxe le représentant s’arrêtait et me disait les informations habituelles sur les chevaux; leur nom, pourquoi il se trouvait ici et etc. Je m’arrêtai devant le boxe d’une belle jument Paint. Je m’approchai de la jument, elle semblait parfaitement convenir, agressive, mais j’ignore pourquoi elle ne semblait pas m’effrayer.

« Bon choix, me glissa le représentant. April’s Valentina, jument… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le voisin du boxe d’en face piaffa contre sa porte, faisant un vacarme par-dessus tous les bruits incessants de l’écurie. La beauté de celui-ci attira tout de suite mon attention. Mais j’avais déjà appris à ne pas me fier aux apparences. Je m’approchai donc doucement du magnifique Quarter Horse à la robe pie-colore. Celui-ci piaffait dans le fond de son boxe, à la fois furieux et impatient.

« Western Boy est un brave étalon. Il est joueur et malin. Ce petit coquin essayera toujours de vous faire quelques blagues, vous faire tomber... Mais c'est un amour qui est gentil et intelligent. C'est aussi un pro de la fugue. Il sait ouvrir la porte de son box, veillé donc bien à mettre un mousqueton pour la fermer! Mais toute cette joie de vivre, cet amour…Tout a disparu lorsque le jeune étalon a été vendu. Il s'est retrouvé abandonné dans un pré sans eau ni nourriture. Le pauvre animal était attaché à une baignoire car le pré ne contenait pas de barrière et le propriétaire ne voulait pas qu'il s’échappe. Western Boy ne pouvait donc pas se déplacer et avait mangé toutes l'herbe autour de lui. Il a été récupéré et mis au refuge. Il est devenu agressif et sauvage. Bonne chance pour lui redonner confiance. »

Malgré cette dernière phrase, le responsable me sourit. Pouffa un rire et me dit :

« Mais rien n’est impossible, vous verrez, vous allez y arriver bien plus vite que vous ne le croyez! Il vous testera et mettra votre patience à l’épreuve, mais petit à petit il vous accordera sa confiance. »

Je regardais Western Boy avec des yeux d’admiration. Ses magnifiques yeux bleus… Ils semblaient me parler. Bien que le magnifique étalon semblait dérangé par notre présence, ne cessant de marteler le sol de ses sabots, ses grands yeux de couleur claire ne démontraient pas la moindre colère, pas la moindre méchanceté. Je me perdis dans ces yeux azurs, me noyant dans leur douceur et dans leurs craintes, craintes que j’espérais pouvoir chasser. J’approchai ma main de l’animal, celui-ci ennemis, mais il ne tenta pas de me mordre. Je voyais bien que malgré les bon traitements qu’il avait reçu au refuge lui avait beaucoup aidé, mais il lui restait encore beaucoup de chemin à faire…

« Je le prend… »

***

Avec de l’aide de plusieurs personne nous avions réussi à faire monter Western Boy dans le van. La remorque ne cessa de bouger de tout le trajet. L’étalon tentait de se cabrer et de déchainait contre le licou que les responsables du centre lui avait enfilé. Ses sabots claquaient contre le métal. Ses hennissements stridents résonnaient dans la boite de fer comme un cri du cœur déchirant. J’avais peine à respirer. Je sentais mon cœur me défoncer la poitrine. J’avais le goût de me précipiter à son secours. Je sentis même mes yeux me piqués. Le responsable qui m’accompagnait, afin d’être sûr qu’il n’y aurait pas de problèmes à l’arrivé du cheval, me regarda et doucement prononça :

- Je sais que c’est dur à entendre… On aura beau avoir sauvé plusieurs chevaux au refuge, c’est toujours aussi déchirant de voir leur détresse.

- Oui… J’imagine, articulai-je lentement en essuyant furtivement ma joue humide.
Le restant du trajet se fit dans un silence complet. Excepter pour Western, qui lui nous criait ça peur.

***

Je ne voulais pas le mettre dans un boxe. J’avais cru comprendre qu’il détestait qu’on l’enferme et comme il était mon nique pensionnaire je demandai à ce qu’on m’aide à l’apporter au manège intérieur. L’espace y était grand puisqu’e avant il constituait une ancienne aille de la grange que j’avais modifié afin d’en faire un grand espace de monte intérieur. L’écurie avait beau n’être pas très grande, le manège intérieur, lui, était de grandeur respectable. La porte n’était rien d’autre qu’une clôture en métal fixer au mur grâce à une penture et attacher à l’autre extrémité par une chaîne.

« Comme ça, il aura assez de place pour courir, mais tout de même quatre mur pour éviter qu’il s’enfuit, glissai-je à l’homme qui me tenait compagnie depuis bientôt une heure. De plus il n’y a qu’une porte d’entrée, alors si je la verrouille bien avec un cadenas il ne courra pas de risque! »

Aussitôt Western relâché dans son manège privé, celui-ci bondit, se déchaina et ruant dans les airs. Nous sortîmes du manège en le laissant de défouler. J’allai signer les papiers et écouter les autres arrangements qu’exigeait le refuge à chaque nouvelle maison d’accueil.

***

Une fois le représentant partis je retourner voir Western qui se donnait toujours autant à fond. Je mis sa nourriture dans une chaudière et de l’eau dans une autre et les plaçai près de la porte. Je restai ainsi à le regarder durant des heures. Fasciné par ce magnifique étalon qui était maintenant mien.

Je n’arrivais pas à dormir dans ma chambre cette nuit-là. Non seulement Western Boy faisait beaucoup de bruits, mais en plus il m’était impossible de rester aussi loin de lui. J’allai donc me chercher 4 bottes de foins que je plaçai près de la porte. Je retournai à la maison me chercher quelques couvertures et mon oreiller. Je m’étais fabriquer un vrai petit lit de camps! Je m’installai donc pour me coucher, jetant encore un coup d’œil à Boy qui semblait s’être calmé. Je savais bien que toute cette agitation n’était rien d’autre que le témoignage de sa colère, mais je ne pouvais le quitter des yeux. Hypnotiser par lui je posai ma tête sur mon oreiller et lentement sombrai dans un profond sommeil tout en sachant très bien que le lendemain beaucoup de travail m’attendrait.

Le commencement

Je me réveillai le lendemain matin intrigué par un bruit. J’entrouvris les yeux et vu Western Boy tout près en train de boire dans sa chaudière d’eau. Il avait dû s’assoiffer à force de courir dans tous les sens. Son agitation m’avait tenu éveillé une grande partie de la nuit. Je m’étirai un peu, mon lit de foin m’ayant laissé quelques courbatures, sous le regard observateur du bel étalon. Celui-ci semblait jaugé le danger potentiel que je représentais, ses oreilles pointaient dans ma direction et je pouvais deviner que le moindre faut mouvement le ferait détaler jusqu’au fond du manège.

« Bonjour mon beau, dis-je tout doucement. »

Je me levai lentement pour ne pas effrayer le bel animal. Ma tentative échoua. J’avais eu beau me relever le plus tranquillement possible, rien n’y fait. Western s’enfuit à toute vitesse au fond de son enclos. Je souris vaguement. Je savais bien qu’il ne m’accorderait pas sa confiance aussi facilement, mais j’espérais tout de même qu’après une nuit il serait déjà moins terrifié par ma présence. Je retirai quelques brins de foin qui s’étaient réfugiés dans mes cheveux. J’allai remplir de nouveau la chaudière de nourriture et d’eau pour mon cheval, ramassai mon lit de camps et allais manger à mon tour.

À mon retour à l’écurie, western était toujours en train de trotter sur la piste. Me fixant toujours du coin de l’œil, je devinai qu’il appréhendait une réaction. Mais rien, je restai accoter à la barrière qui servait de porte et le contemplait. Il avait une grâce et une fluidité sans égale dans ses mouvements. On pouvait encore voir, malgré sa taille fine et sa maigreur, qu’il avait été musclé autrefois. Une autre chose à remédier.


Comme je monte western, je me suis dit que mon nouveau compagnon devrait aussi s’habituer à voir des objets que j’utilise dans mon quotidien; barils, poles et etc. J’allai donc chercher un baril de plastique. J’ouvris la porte et entrai, en m’assurant de bien la refermer derrière moi. Western Boy arrêta tous mouvements et me fixa de nouveau. J’allai placer le baril au milieu du manège, puis ressortis. Western s’en approcha un peu, mais son attention était toujours diriger vers moi. Alors je sortis.


Je me demande toujours si c’était une bonne idée de prendre avec moi un cheval maltraité. Cela faisait maintenant trois jours que je dormais sur mon petit lit de foin. Mon dos en soufrait d’ailleurs largement. Trois jours que je donnais à manger et à boire à mon seul pensionnaire. Trois jours que je passais à remettre debout ce baril. Et pourtant nous n’avions pas avancé. Du moins pas de ce que j’avais pu constater.


Le temps ce fit radieux par les jours qui suivirent, laissant passer quelques rayons de soleil par les quelques fenêtres que contenait le manège. Western était toujours aussi agiter, il ne suffisait qu’un d’un faux pas pour qu’il s’emballe.

« Le ciel doit te manquer…. Dommage que tu es peur des licols, des laisses et des cordes…, dis-je d’un ton sarcastique. »

Puis, me vint une idée de génie.

« Mes oui… Des cordes. »

Je me précipitai dans l’écurie à la recherche de toutes les cordes que je pouvais trouver. Il m’en manquait, je pris alors toutes les longes, laisses et couvertures qui me tombaient sous la main. Je me mis à parcourir l’écurie équipé de tout mon arsenal. À chaque corridor je j’attachai de corde et ficelai chaque allée. Mon écurie devint rapidement un seul et unique chemin menant à la porte. Je sortis ensuite à l’extérieur. Zut! Je n’avais plus rien pour continuer mon corridor. J’utilisai donc ma voiture, puis le van. J’allai chercher quelques poteaux et continuai ma toile d’araignée faite de corde et autre équipement équestre. Finalement, je me rendis jusqu’aux champs. Lui aussi avait été retapé comme le reste de l’écurie depuis mon arrivé. Les clôtures étaient maintenant toutes blanches. J’ouvris la porte et repris mon labyrinthe dans le sens inverse. J’arrivai de nouveau au manège intérieur, ou Western Boy gambadait toujours. J’ouvris la porte et pénétrai dans le manège. Je me m’écartai du chemin de Boy en m’assurant qu’il remarquerait l’ouverture. Western Boy se précipita dans le corridor. À chaque foulée le martellement de ses sabots résonnait dans toute l’écurie, faisant vibrer les cordes de ma toile et claquer les chaînes. Je m’enfonçai dans le passage à mon tour. Je parvins à l’extérieur au moment où Western Boy entrai dans le champ. Celui-ci semblait prendre un second souffle de vie. Il galopait d’une bien toute autre manière quel celle que j’avais pu observer, il n’avait plus l’air en colère, ses mouvements n’étaient plus saccadés. Je refermai la porte de l’enclot, le sourire aux lèvres.

[Suite: https://archedepoe.forumactif.org/t223-bee-et-western-boy]

retour au "boxe"

[Désolé de ma longue absence.... et si ce message est un peu court :S]

À notre rythme (suite, retour au boxe)

Le début ce trouve dans le paddock, mais vous pouvez lire le spoiler:

Spoiler:

Je me remis donc à marcher en directions des seaux. Il me suivit. Silencieux et clame. Il ne faisait que me suivre. Sans pour autant le quitter des yeux, je ramassai ce que jetais venu chercher et j’avançai vers le passage, Western sur mes talons. J’entrai dans mon labyrinthe. Rendu au passage ou l’on devait passer à travers l’écurie, j’eu un petit rire joyeux en entendant les sabots de mon chevaux claquer contre le sol. J’arrivai enfin au manège intérieur. Aussitôt fut-il entrée que Western ce désintéressa de moi pour retournai jouer (ou plutôt renverser) avec son baril. Puis je sorti du manège et fermai la porte/clôture.

« Alors c’est de là que l’expression « Pas à pas » provient! Haha! Ne t’en fait pas mon beau, c’était le signe qu’il me fallait, celui que j’attendais. Je sais maintenant que l’on va avancer, que tu vas finir par me faire confiance! Je ne laisserai pas tomber! Un jour à la fois… On n’y ira à notre rythme… »

Le cœur d’un battant (partie 1)

Cela faisait quelques jours maintenant que nous continuons notre petit jeu. Je n’avais plus besoin de béquille, ce qui me facilitait et de loin le travail sur mon terrain. Chaque jour j’entrais dans le manège et mon cheval me suivait au doigt et à l’œil. Si je reculais, il reculait, lorsque j’avançais, il me suivait. Western Boy avait encore l’air plus sale… Mais bon. Je ne pouvais tout de même pas lui imposer un coup de brosse, ce qui l’aurait surement terrorisé. Et je n’osais même pas imaginer ce qu’une bonne douche lui aurait provoqué comme réaction!

Une petite nouveauté c’était toute fois installé dans notre routine. De temps à autre, lorsque je me penchais pour ramasser les différents « jouets » de mon petit Tout-Sale (c’était devenu son nouveau surnom), celui-ci prenait un malin plaisir à me pousser du bout du nez. Me faisait tomber à chaque fois. Sans suivait ensuite d’un hennissement de plaisir et d’un grognement de ma part. C’était le seul contact physique que nous ayons. Je ne devais pas trop m’en plaindre. Même si parfois ses petites poussées amicales avaient le don de m’exaspérer.

Un jour, un de mes voisins décida finalement de venir me rendre visite. C’était un homme abordant la soixantaine, il était assez costaud, souriant et qui se disait réputé dans l’entraînement et le dressage des chevaux. Il n’était pas très grand, ses chevaux étaient grisonnants et il arborait une paire de lunette carrée. Il répondait au nom de Monsieur Philips.
Il ne put s’empêcher de poser des questions lorsqu’il vu la transformation de ma cours et de mon écurie en labyrinthe géant. Et il se mit à rire lorsqu’il vu mon Western Boy. Mon cheval était loin dans le fond du manège intérieur, collé au mur. Il ne semblait pas vraiment apprécier le nouveau visiteur. L’homme se racla la gorge :

« Et comme s’appelle se joueur de boue?
- Tout-Sale.
- Vraiment, dit-il en riant de bon cœur.
- Non… Euh. Western Boy. Son nom est Western Boy. Je… Je le surnomme Tout-Sale.
- Et bien, son surnom lui va bien! »

Puis il me demanda pourquoi je l’avais aménagé ici, pourquoi il était si craintif, à quoi servait mon labyrinthe et etc. Alors je lui racontais notre histoire au complet, de mon passage au refuge, jusqu’au matin même. Il m’écouta religieusement en souriant et parfois en riant. Il me rappelait un peu mon père. À la fin de l’histoire, il se retourna et regarda mon Tout-Sale.

« Et si tu me montrais ce que vous savez faire ensemble. »

J’ignore pourquoi à ce moment-là j’ai accepté, mais je suis entré dans le manège. Mon cheval était toujours collé au fond du mur. Il regardait derrière moi et ne semblait pas très rassurer à l’idée de rencontrer un nouvel inconnu.

« Doucement. Doucement. Ne le regarde pas, murmurais-je. Regarde-moi. »

Doucement la tête de mon Tout-Sale pivota vers moi. Et il m’observa. Je sentais dans ses yeux de la crainte. Il avait peur et ne voulait pas que j’approche plus. Impérativement j’arrêtai de marcher.

« Mon beau. Tu me connais moi, non? Tu sais que jamais je ne te ferai de mal. Tu le sais. Je sais que tu le sais. »

Je guettais une réaction. Quelque chose. Mais rien. Il restait là, avec ce regard de jeune garçon apeurer. J’avançai ma main et reculai d’un pas. Je ne le quittais pas des yeux.

« C’est encore trop tôt n’est-ce pas? Tu sais, je ne veux pas te brusquer, jamais je ne te brusquerais. Un jour tu me feras assez confiance, ce n’est pas obliger d’être toute suite. »

Je descendis ma main en souriant. Mon cheval me fixait. Je me mis à marcher de reculons afin de ne pas lui tourner le dos. Toujours en le fixant dans les yeux, je me rapprochai de la sortie. Lorsque soudainement j’entendis mon invité me dire : « Attention!» Trop tard. Je trébuchai sur le baril et tombé sur le sol. Le bruit incita mon cheval à paniquer et il se mit à courir partout dans le manège. Monsieur Philips ce précipita à l’intérieur du manège afin de m’aider à me relevai avant que mon cheval ne me piétine. Mais il n’en eu pas le temps. Western Boy se précipita entre lui et moi et se cabra furieusement vers mon voisin. Celui-ci ressorti le plus rapidement possible du manège. Mon cheval se tenait toujours là. Entre lui et moi piaffant le sol furieusement. Je me relevai en guettant chaque mouvement du cheval. Tout-Sale détala au grand galop. Je me précipitai vers la sortie.

« D’habitude il n’est pas comme ça. C’est que….
- Non. Ça va. Je lui ai fait peur. Je comprends. Ne t’en fais pas. »

J’ignore pourquoi. Mais je me suis mis à pleurer. Ma jambe me faisait mal, juste un peu, mais la douleur était toujours présente. M. Philips eu un réflexe paternel et me pris dans ses bras.

« Je ne voulais pas lui faire peur. Je… Je…. Pourquoi je suis tombée. C’est de ma faute. Je ne veux pas qu’il ait peur. Il a déjà eu assez peur dans sa vie comme ça! »

Mon interlocuteur se mis à rire. Je le regardai outrer.

« Oui. Oui il a eu peur. Mais peur pour toi. Il a essayé de te protéger. Pas de te faire du mal.
- Oui. Mais j’aurais préféré qu’il n’ait pas peur du tout. »

Monsieur Philips est parti plus tard en soirée. Il ma aider à mettre de la glace sur ma jambe et m’a rassuré le plus possible. Mais je n’arrivais toujours pas à me pardonner ce qui c’était passer. Je n’arrivais pas à dormir non plus. Alors je m’habillai, mis mes bottes et retournai à l’écurie en boitant. En arrivant à la porte du manège intérieur, je vis mon cheval, tout clame. Je grimpai à la clôture qui servait de porte et m’y accotai. Il me fixait, mais il était trop loin pour que je puisse voir de quel regard il me fixait.

« Alors mon grand, tu t’es clamé. C’est bien. (Je gardai une petite pause) Je t’aime mon grand… »

Il avança vers la clôture. Je demeurai muette. Je regardais dans ses beaux grands yeux bleus. Il était tout près. Je tendis instinctivement ma main vers lui. Il resta immobile. J’avançai ma main un peu plus. Il me fixait toujours, sans bouger d’un poil. Finalement ma main toucha son museau. Il se laissa faire. Je caressai sa tête. Il la bougea le frotta à ma main.

« Hahaha! Une petit démangeaison mon tout beau. »

Je lui grattai la tête.

Il était tard. Je devais rentrer me coucher, mais n’en trouvai pas la force. Je ressorti mon petit lit de camps et me couchai devant la porte-clôture du manège. Il se coucha non loin de moi de l’autre côté de sa clôture.

Le cœur d’un battant (partie 2)

ENFIN! Enfin mon cheval me faisait confiance… Du moins un tant soit peu! Le bel étalon me suivait. Me laissait le caresser. Me défendait. Et même, venait me voire à la porte lorsque je m’approchais! Tout semblait parfait… Si l’on oubliait qu’il était sale comme un cochon, qu’il refusait que l’on approche un licol ou une laisse de lui et qu’il me poussait encore lorsque je me penchais. Mais bon. Il ne fallait pas trop lui en demander pour commencer.
Monsieur Philips était venu prendre de mes nouvelles régulièrement. Je crois qu’au fond lui aussi était un peu sous le charme de mon magnifique Tout-Sale. Un matin, mon voisin m’apporta un cadeau. J’ai tout de suite été surprise par son geste, ne sachant trop quoi lui répondre. Il me tendit le petit coli emballé dans du papier brun. Je le déballai délicatement et y trouva un journal.

« C’était celui que j’avais écrit lorsque j’ai dressé mon premier poulain. Je sais bien que ta situation avec Western Boy est bien différente. Avoir la bonne approche avec un cheval dépend d’abord et avant tout du cheval lui-même, c’est du cas par cas. C’est pour ça que je ne te garantis pas qu’il puisse toujours t’aider, mais je veux que tu sache que si tu as besoin de quoi que soit, n’importe quoi, tu peux toujours compter sur moi! Et j’espère que ce livre, ce journal, pourra t’aider, t’inspirer. »

Je le regardai abasourdi. Mon sourire était si grand, que je croyais qu’il allait me fendre le visage. Je serai Monsieur Philips dans mes bras. C’est fou ce qu’il me rappelait mon père! Puis nous entrâmes à l’intérieur pour observer mon pensionnaire. Assis sur deux bottes de foin, Monsieur Philips et moi contemplions avec attention Tout-Sale qui se déchaînait de nouveau dans son manège.

« Ah! À ce que je vois ce cheval ne m’aime pas beaucoup, glissa Monsieur Philips.
- Non, ce n’est pas contre vous qu’il est en colère. C’est contre les humains en général. Il est en colère, car il a fait confiance à une personne et que celle-ci l’a trahit.
- Je suppose que maintenant qu’il a plus confiance en toi sa crainte envers les autres devrait sans aller… Avec le temps.

Au même moment, Western Boy passa devant la clôture en trottant la tête bien haute et avec un aire plaisantin. Je connais cet air. C’est le même que lorsqu’il me poussait. Mon invité et moi, nous nous mirent à rire et Western nous joignit en hennissant.


La journée avait passé vite, laissant place à un superbe couché de soleil. J’avais fait sorti Western à travers son labyrinthe afin qu’il aille courir dehors. Je restais là de longues minutes à l’observer et à le détailler. Sa musculature avait diminué due à son mauvais traitement, mais je pouvais tout de même percevoir, même sous toute cette boue, qu’il avait de bon muscle. De très belle foulée, à la fois gracieuse et puissante qui fendait le sol et en déchirait la terre. Il adorait courir en liberté dans son champs. Je voyais l’herbe voler dans les airs sous ses sabots. Le soleil continuait de descendre à l’horizon. À un certain temps, il me fut impossible de le voir. Je décidai donc de rentrer. Je le laissai à l’extérieur, il faisait chaud et il n’annonçait pas de pluie. Une petite nuit dehors ne lui ferais que du bien. Je rentrai donc me coucher, mais ne trouvai pas le sommeil. J’allumai donc la lumière de ma table de chevet et me mis à lire le cadeau que m’avait apporté mon voisin plus tôt dans la matinée.


L’idée me frappa de plein fouet entre les pages 56 et 57. Je savais ce que je devais faire, ou du moins essayer de faire! J’attendais le lendemain matin de pied ferme. Je jetai un coup d’œil à ma fenêtre pour apercevoir Tout-Sale qui broutait. Je fermer la lumière en m'endormi.


Dès les premiers rayons de lumière j’étais debout. Je courrais dans tous les sens dans l’écurie afin de trouver le plus de brosses possibles. J’en trouvai une dizaine. Il m’en fallait plus! J’attrapai mes clefs et sautai dans ma camionnette. J’arrêtai à une petite boutique qui vendait du matérielle équestre. En chemin je me rendis compte que j’étais parti bien trop tôt et que la boutique ne serait pas ouverte. Je décidai donc de faire un arrêt de plus pour aller manger dans un petit café. Une fois mon petit déjeuné englouti, je repris le chemin du magasin.

Mes emplettes complétées, je passai à la caisse… Avec une vingtaine de brosse de toute sorte. Je quittai la boutique en direction vers un second magasin, où j’achetai de la corde et du ruban adhésif.

Il me fallut plusieurs heures afin de tout mettre en place. J’avais apporté une légère modification à mon labyrinthe. Il y avait maintenant les brosses, attaché à des cordes de différentes longueurs qui pendaient du plafond de l’écurie. Une trentaine de brosse, de toutes les couleurs et de toutes les sortes. J’ouvris la porte du champ. Western Boy se dirigea lentement vers l’intérieur. Quand soudain, à l’entrée de l’écurie, mon cheval s’arrêta sec. Tout en lui démontrait de l’attention. Les oreilles bien tendues, les yeux fixes, immobile comme une statue, mon cheval regardait les brosses pendre du plafond.

«  Aller mon grand! Je sais que tu peux le faire. Ce ne sont que des brosses. Oui je sais… Elle bouge et cela t’effraie, mais si tu arrives à passer là-dedans, après je suis sure que tu n’en n’auras plus peur! »

Western ne broncha pas. Alors je passai sous la corde qui servait de mur de labyrinthe à cet endroit. Je me mis entre lui et le passage. Il me regarda comme s’il cherchait refuge, comme s’il cherchait de l’aide. Je restai face à lui et me mis à reculer dans le passage. Western hennit et piaffa le sol.

« Doucement mon beau tout va bien… »

Il hennit une deuxième fois. Je me rapprochai de lui et tendit ma main. Il n’eut pas de réaction. Je le caresser doucement en lui murmurant à l’oreille :

« Tout va bien on est ensemble. On va le faire tout le deux. Tu entends, tous les deux. Je ne te laisserai pas tomber. »

Je continuai de caresser. Il semblait s’être un peu calmer, ses muscles étaient un peu moins contractés. Je passai ma main dans sa crinière et en attraper une mèche. Je me mis à marcher très lentement. Il me suivi. Je ne lâchai pas sa crinière et gardai ma main sur son encolure tout en lui parlant très calmement. Rendu au niveau de l’entrée, il se figea et donna un petit coup de tête en l’air. Je m’arrêtais une seconde, puis recommencer à marcher lentement. Il palpait le sol de ses sabots, comme si à chaque pas le sol risquait de s’effondrer. J’avançai encore doucement. Il me suivait toujours. Il lança de nouveau un hennissement qui résonna dans toute l’écurie. Il pénétra dans le corridor. Certaines brosses lui passèrent sur le dos, d’autres au-dessus de la tête et quelques-unes sur ses flancs. Au début je dû faire très attention pour ne pas être écraser par Western Boy qui dansait de nervosité dans l’allée. Il ne cessait de bouger de remuer. Je l’amenai tranquillement vers le manège intérieur. J’ouvris la porte et le laissai entrer dans son boxe géant. Il entra au pas et se jouer plus loin. Je ne pus me retenir plus longtemps et lâchai un cri triomphant :

« On a réussi!!! Tout-Sale n’a plus peur des brosses!!!! YAOUH!!! »

Mon cheval sursauta et se mis à courir. Puis revint vers la porte-clôture en trottant, la tête bien haute, l’aire de se pavaner. Il poussa un petit hennissement joyeux. Le même qu’il fait lorsqu’il joue à me pousser. J’allai lui cherchai une friandise et la lui donna.


Comme je suis heureuse d’avoir enfin pu brosser mon cheval. Bon un coup de brosse ne suffit pas à enlever toute la saleté, mais je suis passé d’un cheval brun à un cheval beige. Et qui sait, peut-être bientôt un cheval blanc!