Le commencement (suite)
[Lire le début du résumer avant car il s'agit d'une suite en extérieur:]
« C’est bien mieux ainsi n’est-ce pas Boy!, lui criai-je à plein poumon afin qu’il m’attende. »
Je pouffai un rire. Je ne l’avais jamais vu si heureux, il semblait déborder de joie de vivre. Je ne l’avais jamais vu comme cela. Il poussa un hennissement fier, mais je pouvais tout de même y déceler une pointe d’amusement. Il se comportait comme un jeune poulain au printemps. Tout fier d’avoir surmonté un dur et long hiver, dans son cas un hiver plutôt brutal et ayant laissé plus de marque que la neige n’est pue en cacher. Il se roula un peu, salissant sa belle robe qui recouvrait la majorité de son corps de blanc. Puis, comme une accalmie avant la tempête il se mit à brouter l’herbe fraiche. Pendant ce temps j’en profitai pour aller nettoyer un peu le manège.
***
C’était vraiment le calme avant la tempête… Western avait passé trois jours à l’extérieur. Le temps étant radieux, il pouvait donc pleinement profiter de l’herbe tendre et de la chaleur de l’après-midi pour se reposer un peu à l’ombre. Parfois en allant lui porter sa ration de moulé je pouvais l’apercevoir courir, fidèle à son habitude. Bien qu’il demeurait toujours aussi méfient et craintif, sa colère c’était un peu abaisser. Mais le beau temps ne peut pas toujours durer. Il annonçait des orages, de la pluie torrentielle, une tempête comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. Je me dépêchai de ranger tout ce qui aurait pu s’envoler au vent. J’entrai dans mon couloir et ouvrit la porte du manège, puis j’allais ouvrir celle de champs. Au loin, les nuages se faisaient de plus en plus sombres, voilant le ciel de ses lugubres rideaux gris. Western c’était réfugier dans l’abri tout au fond. Je m’approchai le plus près possible de lui. Rendu à environ 5 mètres celui-ci s’enfonça plus dans l’abri, ses naseaux vibrèrent un peu, ses oreilles pointaient dans ma direction et une fois de plus il me jaugea.
« Tout doux mon beau, murmurai-je. Il fait partir! Tu ne peux pas rester ici sous l’orage… »
Je jetai un bref coup d’œil autour, le temps s’envenimait de plus en plus.
« Viens mon beau… Je t’en prie, tu dois me faire confiance… S’il te plait, on doit rentrer! »
Comme clouer sur place, il refusait de bouger. Je n’eus d’autre choix que de m’approcher encore plus. Il se retrouva donc coincé en le mur métallique de l’abri et moi, ne laissant que 3 mètres de distance entre nous. Je fis un pas en avant. Il me chargea. J’eu à peine le temps de m’enlever de son chemin. Il fonçait à une telle vitesse sur moi… J’avais eu peur. Je m’étais jetée sur le côté afin d’évité une collision. La chute m’avais fait mal, je ressentais une douleur vive ans ma jambe droite. Le vent soufflait de plus en plus fort d’une brise glaciale. Je sentis un souffle chaud sur ma nuque. Tout en tenant mon genou droit entre mes deux mains, je me tournai lentement. Je vis Boy, tête baisser me fixant. Il me sentait, ou plutôt me reniflait faiblement. Délicatement et le plus lentement possible je tendis ma main vers ses naseaux. Il ne me laissant même pas le temps de le frôler qu’il détala vers l’entrée du manège, puis emprunta mon chemin pour se rendre à sa maison intérieur.
« T’en fais pas… On a tout notre temps. »
Je souris faiblement, puis se sourire se transforma en une grimace de douleur. J’eu peine à me relever. Puis, en boitant je suivis les traces de mon cheval et entrai à l’intérieur de l’écurie pour y attendre la fin de la tempête.
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