Je rentre dans le rond de longe, suivis de Rubato et de mon père - celui-ci restant tout de même bien en arrière. Je regarde Rubato dans le peu de lumière qui vient de l'écurie, en me demandant comment je vais m'en sortir, puis hausse les épaules. J'aime le freestyle, de toute façon !

J'attache la longue longe à Rubato, détache la petite puis, calant la longue longe sous mon aisselle, je recule et me rend compte que ce que je contait faire ne marchera pas. Je me tourne vers mon père. « Tu peux aller me chercher une chambrière s'teup ? » Il a hoché la tête et est partit. Je me suis rapprocher de rubato et lui ai massé le front, avant de passer mes doigts dans son toupet bien démêlé. Il est calme. Il frisson lui parcours le corps et je me met moi aussi à frissonner. Mon père revient et le voyant arrivé, Rubato relève la tête et s'éloigne de quelques pas. Je le rassure, l'emmène doucement vers mon père et prend la chambrière. Je détache la longe puis place la chambrière à environ un mètre de sa croupe. Je fais claquer deux fois ma langue et Rubato part au trot.

Je baisse la chambrière et laisse repasser Rubato au pas. Je le fait marcher pendant cinq minutes, sans le laisser ralentir, sans le faire accélérer. Je le fait ensuite trotter pendant deux minutes puis l'arrête pour lui enlever sa chemise. Je le refait passer au trot puis, pour éviter qu'il se déconcentre et s'ennui, je le fais régulièrement faire demi-tour. Je lui fais faire des transitions trot/pas, pas/arrêt, arrêt/trot, puis, pour finir, je l'envois au galop pendant quelques secondes, puis le fait changer de main avant de le laisser faire. Il galope encore quelques secondes, repasse au trot, au pas, puis s'arrête.

Je vais pour lâcher la chambrière quand il plaque ses oreilles sur sa nuque et se cabre légèrement. Il repars au galop, faisant voler le sable, puis fait demi-tour. Je lui dit de ralentir mais alors qu'il s'arrête, il rue et repars de nouveau. Je l'oblige à s'arrêter - parce que c'est moi qui décide - mais cela ne fait que l'énerver encore plus et il décide de me foncer dessus. Mon père grimpe sur la barrière pour intervenir mais je fais claquer la chambrière et Rubato repars se coller à la barrière. Il se prépare à repartir au galop mais je l'oblige de nouveau à rester arrêter. Il se calme et je m'approche doucement. « C'est bien mon beau ... » Je lui caresse le bout du nez, lui rattache la courte longe et le ramène dans son box. Mon père prend la chambrière, la longue longe et la chemine, puis me suis.

Rubato marche dans le rond de longe, reniflant le sable du sol. Je lui donne l'ordre du pas et l'accentue avec un petit claquement de chambrière. Il marche quelque seconde puis comment à ce tordre dans tous les sens. Il rue, semble ensuite se calmer, mais ne tarde pas à partir au galop en ruant. Il essaye d'enlever la selle.

Je le fais s'arrêter, l'oblige à ne pas bouger pendant plusieurs secondes. Il prend l'initiative de repartir et je l'arrête de nouveau. Cette fois, il attend mon ordre pour repartir. Je m'approche de lui et le félicite. Obéissance est égale à caresse, ça, ça devrai lui plaire. Je me recule et le refait partir au pas. Je vois bien qu'il fait des efforts : il est parcourus de frisson, il arrive qu'il tape du sabot, mais il n'en fait rien et reste au pas. Je le fais s'arrêt, attend trois secondes, puis le félicite de nouveau.

Je le fais ensuite passé au trot. Il trotte allongé, accélère de plus en plus, et quand je vois qu'il se prépare à passer au galop, je le fais ralentir. Je le laisse trouver son rythme au trot, sans qu'il accélère ou ne ralentisse de trop bien sur, puis je le fais changer de direction. Un peu de pas, arrêt, nouvelle félicitation, puis du trot. Rubato commence à s'ennuyer et il a de plus en plus de mal à se contrôler: il fait de petit bond, se tord. Je le fais s'arrêter avant que ça dégénère puis le félicite. « C'est bien, tu es un brave cheval. » J'attrape les rênes, le fait marche jusqu'au centre du rond de longe, puis sert la sangle une bonne fois pour toute avant de lui enlever les rênes. L'hongre ne bouge pas.

Je le laisse ensuite faire ce qu'il veut. Et je ne suis pas surprise de le voire partir au galop en ruant. Il finit pas se calmer et se colle à la barrière. Je fais comme s'il ne m'intéressait pas et vais vers l'entrée du rond de longe. J'ouvre légèrement, prend une des barres qui se trouve jute là - et qui, soit dit en passant, se trouve sous cinq centimètres de neige - et la rentre. J'enlève la neige qui y est accroché, recouvre celle-ci de sable afin qu'elle ne gène pas puis pose la barre au milieu du passage que devra emprunter Rubato. Puis je m'éloigne et laisse champs libre à l'équidé.

La barre est tellement intéressante que Rubato en oublie la selle qu'il a sur le dos. Il s'approche, hésite, puis renifle l'objet. Il le touche du museau puis relève la tête, comme s'il était choqué. Je rigole, ce qui fait qu'il tourne la tête vers moi. Je m'approche de lui et lui flatte l'encolure avant de passer de l'autre côté de la barre. Il veut me rejoindre mais refuse de passe au dessus de ce "truck". Il fait donc le tour. Je repasse de l'autre côté et cette fois, il passe par-dessus la barre. Je le caresse. « Tu es magnifique ! Je t'adore ! »

Je reprend ma place au centre puis dis à Rubato de passer au pas. Je le vois se renfermer, se disant qu'il allait recommencer à tourner en rond. Mais au premier passage, comme il ne fait pas attention, il se prend les pieds dans la barre. Il veut s'arrêter pour voire ce qui la fait trébucher mais je le fais avancer. Au deuxième passage, il se rend compte de la barre trop tard. Au troisième, il passe par-dessus sans aucun problème. Au bout de trois, quatre tours au pas, je le fais changer de main. Cette fois, il ne touche pas la barre, même au premier essais. Je le fais ensuite faire le même exercice au trot. Il se prend la barre plusieurs fois puis comprend qu'il faut qu'il lève bien les sabots.

Il ne se déconcentre pas une seule seconde, et cela ne lui laisse même pas le temps de se rebeller. Pour la première fois, la séance se passe sans encombre. Il galope, trotte, saute par-dessus la barre. Il ne me regarde même pas, m'écoute seulement. Maintenant, je sais pourquoi il se rebelle. Il s'ennui. Bien sûr qu'il y a d'autre manière de faire comprendre qu'on s'ennuie. Mais bon, personne n'a jamais essayé de le changer, et même si un animal ne change jamais entièrement, je suis sûre que maintenant, j'arriverais à le gérer.

Je fais s'arrêter un Rubato en nage et qui a bien travailler. Je le félicite longuement, lui rattache les rênes puis le sors du rond de longe. Je jette un regard à ma montre en ouvrant la porte : cela fait une heure qu'il tourne en rond. Je n'ai pas vu le temps passer. Et visiblement, lui non plus.

Rendez-vous au box !
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Je lâche Rubato dans le rond de longe, après lui avoir détacher les rênes, et le fait marcher pendant quelque minutes. Il regarde le sol pour voir s'il y a une barre, mais je ne les ais pas encore installées. Quand il fini par comprendre cela, je le vois commencer à se tortiller pour essayer d'enlever la selle. Je le fait donc passer au trot, et quand il recommence à s'ennuyer, je le fais faire des transitions pas trot, trot pas, trot arrêt, … Au début, n'étant pas assez concentré, Rubato confond les ordres plusieurs fois. Puis il se force à être attentif et exécute mes ordres à la seconde près où ils sortent de ma bouche.

Je le fait s'arrêter et le laisse m'approcher. « Tu es génial ! Ca peut être très agréable de travailler avec toi quand tu le veux ! » je lui flatte l'encolure puis lui caresse le chanfrein. Puis je vais chercher une barre, que j'installe près de la porte, avant d'en installer une deuxième, de l'autre côté du rond de longe. Rubato me suis pendant toute ma manœuvre, s'insurgeant en relevant la tête quand je lui rentre dedans sans le faire exprès. Je me remet au centre du cercle, laisse quelques seconde à l'hongre pour qu'il renifles les pas nouveaux objets puis le fait marcher.

Il se prend une fois les sabot dans la barre, puis comprend qu'il faut lever les jambes. Je le fait marcher, le fait changer de main, puis le met au trot. Je me rend très vite compte, non sans joie, qu'il comprend très vite comment s'y prendre avec les barres. Il lèves ses sabots quand il le faut, garde les mêmes foulées tout le long du cercle … Quand je le lance au galop, c'est encore mieux. Il ne fait que cinq foulé entre les barres et les sautes avec aisance. Il ne saute pas un mètre au dessus, ne trop bas. C'est juste ce qu'il faut.

Au plus grand malheur de l'équidé, je lui dis de s'arrêter. Il ne vient pas me voir, regardant la barre, puis me regardant. Je rigole en me disant qu'il a l'air d'un chien puis, pour lui faire plaisir, je sors chercher deux chandeliers. Il me regarde les emmenés vers l'une des barres, s'approche pour les renifler. Je place les barres de manière à former une croix, pas trop haute pour débuter. Je laisse Rubato renifler le saut puis le lance au trot.

Quand il arrive sur l'obstacle, je vois ces oreilles reculer. Il va faire un refus. Je le fait changer de main avant qu'il ait à sauter puis le fait s'arrêter. Je vais vers lui, glisse un doigt dans la muserolle puis le fait trotter à côté de moi. Je le lâche, il me suit. J'avance vers le saut, ses oreilles se couchent de nouveaux en arrière, mais quand il me voit continuer à avancer, je le vois hésiter. Il a deux chois. Soit me suivre, moi qui m'occupe de lui depuis maintenant une semaine, soit faire demi tour. Je sais que c'est un chois difficile. Mais en même temps, je suis la seule personne qui est revenus après avoir été envoyé à l'hôpital par sa faute. La seule à ne pas encore l'avoir abandonné.

Je pense que c'est pour ces raisons qu'il a décidé de me suivre. Il a pointé les oreilles en avant puis m'a suivis, et quand j'ai sauté l'obstacle, il a ralentit avant de le sauter de l'arrêt. J'ai envie de crié de joie, mais je me retient, allant plutôt vers lui. J'enroule mes bras autour de son encolure et lui ébouriffe la crinière. « C'était magnifique ! Magnifique ! » Je lui flatte longuement l'encolure puis je me replace au centre du cercle. Je le regarde, voire s'il veut continuer, puis le relance sur la piste au trot. Il accélère devant l'obstacle et le saute avant de passé au galop. Il se cogne contre les barre, pas assez fort pour les faire tomber. Je vois qu'il n'a pas très bien compris ce qui vient de se passer, mais je le relance sur l'obstacle pendant qu'il est encore chaud. Cette fois, il saute parfaitement. Je lui fait refaire la même choses mais dans l'autre sens puis, jugeant qu'il avait bien travaillé, je range les barres, lui ratache les rênes, et nous repartons vers le box.

Rendez-vous au box !
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