Mise en situation :

Le premier contact, que dire du premier contact entre un cheval et un humain. Il y en a pour qui c'est le coup de foudre, qu'on se promet de vivre ensemble à la vie à la mort et d'autres pour qui les choses se passent moins bien ou qui ne sont pas des plus mémorables, entre vous et votre cheval, dans quelle catégorie vous situez-vous?

Dans le refuge, il fallait croire que Pandour n'était pas de ceux qui étaient le plus remarqué, il n'avait ni la stature, ni la hargne. Pourtant, il avait tout pour plaire, une conformation des plus correctes, une robe superbe, il aurait pu en faire tomber des cœurs. Pourtant, il était un de ces qui étaient oublié, qui se fondaient dans la masse, surtout depuis les derniers orages. Voici comment je le rencontrai pour la première fois ; boueux et discret. J'essayais de le suivre du regard mais il semblait se cacher dans le troupeau, il semblait vouloir se faire oublier. Pourtant, dans sa jeunesse, qu'on me disait, c'était un joyeux luron, toujours à tenter une escapade mais quelque chose l'avait marqué semblait-il, quelque chose de lourd.

Je demandai à ce qu'on aille me le chercher, histoire de voir ce petit poney mal-aimé et je passai à deux doigts de faire comme les autres, il était si terne et peu de vie que je passai à deux doigts d'aller au suivant. Hé oui, entre lui et moi, notre première rencontre n'était pas un coup de foudre ou une chose d'aussi forte. Dans quelques années, je vous dirai peut-être qu'il n'y avait que lui et moi dans le troupeau, que dès que je l'ai vu, je savais que ce serait lui pour la fin de mes jours mais ce serait vous mentir. En fait, c'était le préposé au refuge qui fut capable de me le vendre ;  c'était un bon poney, calme, pas trop compliquer et qui saurait me faire vibrer. Il l'aimait faut croire car après deux rencontres, je n'ai toujours pas trouvé le Pandour qu'il me décrivait.

Alors que l'ai pris sous mon ailes, après quelques caresses. Lui, le petit poney de boue, le petit poney à la tête basse et à l'air penaud.

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Le lendemain, j'étais à l'écurie tout en attendant de le voir sortir de son van. C'est à ce moment là que je me suis rendue compte à quel point Pandour était loin d'être mort. On m'avait confirmé qu'il était en bonne santé mais bon, je les avait cru à moitié. Du van venait le pire capharnaüm jamais entendu, les hennissements et coup de sabots se succédaient à un rythme effréné. Enfin, le van s'arrêta (mais pas les coups). Une fois la porte ouverte, un puissant hennissement se fit entendre et les chevaux de l'Écurie lui répondirent. Ce fut à ce moment là que le poney se calma un peu.

Le préposé entra dans le van pour sortir le pauvre poney en sueur (au moins, la boue était presque tombé grâce à ça XD). Énervé, on lui voyait le blanc des yeux et il ne cessait d'hennir pour se faire rassurer ; Il n'était pas seul. Le préposé le fit marcher quelques instants avant de me tendre la laisse. Voilà, c'était fait, c'était mon cheval, il n'y avait plus de marche arrière. Doucement, rongée par l'incertitude, je pris la laisse en nylon sous le regard méfiant et impatient de l'hongre qui ne semblait avoir qu'un désir, rentrer à l'écurie en compagnie des autres chevaux. Avant que les choses ne déraillent réellement, je l'emmenai dans sa nouvelle maison.

Sitôt le pas de l'écurie franchie, il sembla se calmer un peu, sa respiration s'apaisa et son pas ralenti. Il posa un regard intrigué sur les autres box, cherchant à confirmer la présence de d'autres équidés. Continuant à lui parler, je le fit avancer jusqu'à sa nouvelle demeure, un box de bonne taille rempli de ripe propre. Je l'y fit entrer et je le laissai en toute liberté inspecter sa nouvelle maison. Voyant qu'il ne semblait pas vouloir défoncer la porte, je sorti pour aller régler les formalités. Oui, c'était lui mon nouveau cheval.

EDIT : Après information Wikipédia, ceci n'est pas supposé être un caspien : Les caspiens sont des chevaux arabes miniatures d'au maximum 1,30 mètres et il n'existe pas la robe isabelle chez les caspiens (Source ici)

Sitôt les formalités complétées, voilà que je revenais à l'écurie au pas de course. Bonne nouvelle, aucun bruit ne montrait que le petit isabelle avait fait une bêtise ou avait tenté de s'échapper. Quoique.... Une fois arrivée devant le box, j'ai eut peur. Aucune tête de poney à l'horizon. Je du me hisser sur la pointe des pied pour voir que Pandour s'y trouvait toujours. La tête basse, toujours couvert de sueur mélangée à de la boue, il cherchait nonchalamment un brin de foin à travers les copeaux de bois.

-Pandour, Pandour! l'appelais-je par deux fois. Ce fut à peine s'il tourna l'oreille par curiosité. J'ouvris la porte du box alors qu'il continuait son manège, sa recherche. C'était décidé, c'était maintenant ou jamais le temps de lui donner une douche pour le libérer de la sueur et de la boue. Je m'approchai de sa tête qu'il leva avec lassitude pour le prendre par le licol et y attacher une courte longe.

-prrrrrr. pauvre petit, le voilà qu'il ronflait des naseaux et qu'il hésitait à me suivre hors du box. J'insistai un peu pour me faire suivre et tout innocemment, je me dirigeai vers les douches pour le rafraîchir.

******* Douche, lire avant la suite *******

Paniquée, je m'arrêtai devant l'entrée de l'écurie è sa recherche. Mais où pouvait-il bien être. L'allée était désespérément vide et il... manquait d'agitation? D'un pas hésitant, me voilà qui avançait entre les boxes à la recherche de celui qui m'avait foutu la frousse... Et que vois-je? Un bout de longe qui sort de son box?

Interloquée, je me plante devant la porte pour voir un monsieur qui, toujours couvert de sueur me fixe sans la moindre honte mais avec encore un peu de crainte dans le regard. Je l'observe à la dérobée, ce qui s'était passé, c'était tout simplement incompréhensible. (Savoir que je ne sais pas encore tout son caractère quoi)

-Doucement mon grand, dis-je en tendant la main vers la longe. Pandour eut un mouvement de recul avant de détourner la tête. Je dus m'y reprendre à deux fois avant de prendre la longe et de la détacher. Pauvre petit. À pas de loup, je m'approchai de lui pour le flatter un peu et pour le réconforter. Encore sonné par les évènements qui s'étaient passés un peu plus tôt, il fallait croire, il récupérait son souffle doucement.

C'est en glissant ma main le long de son encolure que je réalisai une chose ; Pandour était profondément blessé, plus profondément qu'on ne pouvait le voir. Quelque chose devait expliquer sa réaction de tout à l'heure mais quoi? Clostrophobie, peur de se faire battre? Probablement pas.

-Peur de l'eau! Me dit une voix provenant de l'allée.

-Hein? Quoi?

-Il a peur de l'eau, tu ne le savais pas? Me dit une jeune fille en passant sa tête par l'embrasure de la porte?

C'est à croire que j'avais parlé à haute voix... avais-je parlé à haute voix en fait? Peut-être, c'était mon genre. Mais bon, si elle disait vrai, c'était un gros morceau du puzzle qui venait de se placer.

Le ciel était encore teinté de rose lorsque Jericho prit le chemin de l’écurie. Ce fut les pieds trempés de rosée qu’elle arriva, devant la porte de la bâtisse pour aller rejoindre son cheval. Oui oui, vous avez bien lu, son cheval, elle qui croyait ne jamais y arriver. Mais il fallait dire, je le répète encore une fois, qu’entre elle et lui, le coup de foudre n’était pas encore passé. Mais quel casse-tête il lui avait donné la journée précédente! Elle ouvrit la lourde porte en bois pour marcher rapidement vers le box de Pandour Light. C’est à peine si ce dernier leva la tête de son foin pour la regarder arriver, la présence de Jericho n’avait aucune importance pour lui. Légèrement insultée, la cavalière l’appela par trois fois avant qu’il daigne lever la tête pour la regarder avec ses grands yeux bruns chargés de signification, il la voyait mais en même temps, son regard semblait la transpercer et passer à travers elle. Il fixa le vide quelques instants pour reprendre une bouchée de foin tout en soupirant. Avec lui, il allait y avoir tout un travail à faire pour l’intéresser à la vie.

Passant outre son caractère peu intéressée, elle entra dans le box pour le prendre par le licol et l’amener dans l’allée. Un brossage en règle était dû. Elle l’attacha sur les chaînes, lui laissant la longe sur le coup histoire qu’il ne tire pas au renard et , à reculons, surveillant bien ses actions, elle sortie pour aller chercher les brosses. Elle revint avec un bien grand attirail de brosse et d’autre matériel. Elle commença avec l’étrille, la passant avec application sur son encolure tout en regardant les réactions de l’hongre. Pour l’instant, il était bien appuyé sur les chaînes, comme si supporter le poids de sa tête était trop exigeant pour lui. Pas le moindre mouvement d’oreille, le moindre frémissement de lèvre ne vint approuver le massage qu’il était en train de recevoir. Seul le mouvement des autres chevaux pouvait lui attirer un éclair dans les yeux. Avec son poil court, son poil d’été, la jeune femme hésita à passer la brosse dure et opta pour la brosse douce qu’elle passa sur ses membres et sur sa tête. Enfin, elle était fière de son coup, la boue qui restait encore de son voyage chez le maquignon était bel et bien disparue et elle avait devant elle un cheval qui avait bien fière allure… Sauf qu’il avait des toques dans la crinière. Mais ça, ça allait être pour une prochaine fois.

Encore une fois, elle s’approcha de la tête de son lunatique petit hongre pour lui sortir une carotte. Enfin, elle obtenu de lui une petite réaction, un frémissement des naseaux qui montrait son intérêt. Elle mit la carotte dans le plat de sa main et regarda chaudement le petit hongre s’approcher de quelques centimètres et jouer avec la friandise avant de la prendre du bout de ses lèvres. Enfin, elle avait peut-être trouvé quelque chose qui l’intéressait. Elle lui rattacha la longe pour le libérer des attaches fixes. Petit poney avait du pain sur la planche aujourd’hui. Une petite séance au pré puis un peu de travail au sol dans le but de le réhabiliter étaient prévu au programme.

Les sensations fortes et les travaux de patience, c’était pas trop le fort de Jerry et après la tournée au pré, elle en avant largement assez. C’était le temps de revenir porter Pandour au box. Elle était loin d’avoir réalisé ses objectifs de la journée, soit le marcher et le promener à travers plusieurs lieux de l’Écurie, aller le longer et le travailler au sol de manière à ce qu’il soit prêt à être monter. Enfin, quand on y pense, c’était assez décevant… Mais avec un cheval en réhabilitation, pouvait-on s’attendre à autre chose?
Le retour, quoi qu’il en soit, se passa de plus agréable manière que l’allée, le cheval semblant plus en confiance et surtout, semblait connaître le chemin de sa maison. À la limite, on pouvait se poser une question, est-ce que c’était Jerry qui marchait Pandour ou simplement l’inverse? Le Coupons court au mot, le retour se passa facilement plusieurs fois plus rapidement que l’allé.

Une fois entrée dans l'Écurie, Jéricho pensa à faire quelque chose qu'elle n'avait pas fait auparavant... Une chose qu'elle aurait du faire à l'achat, avant de jeter son dévolu sur ce petit poney isabelle, elle allait l'inspecter au meilleur de ses connaissances. Elle le mis sur les chaines tout en lui parlant doucement. C'était fou comme à l'écurie, il redevenait lui-même, un petit poney calme, patient, qui manquait de peps. Tout ça grâce à la présence des autres équidés. La jeune fille commença par lui flatter la tête, les oreilles, par suivre la ligne de son chanfrein, ... Il réagissait somme toute plutôt bien, cherchant à se détourner lorsqu'elle approchait sa main de ses yeux, il suivait bien les mouvement. Son encolure était solidement plantée, aucune douleur de ce côté là. Tout comme le reste de la colonne vertébrale. C'est dommage, si Jéricho aurait porté une plus grande attention au comportement de son poney, elle aurait probablement remarqué un mouvement d'oreille lorsqu'elle lui longea avec ses main la ligne de son épaule.

C'est lorsqu'elle arriva aux pattes que ce qu'elle y vit ne lui fit pas plaisir. Son postérieur gauche était chaud et on voyait une bosse au niveau de ses tendons... Enfin, pas une tendinite mais... ce qui pouvait se révéler être le début d'une tendinite... Et avec lui qui avait peur de l'eau, voilà qui ne lui plaisait pas. Rapidement, elle alla chercher l'argile pour désengorger le membre et elle espéra, elle espéra que ce n'était pas cela, que le poney ne s'était pas donné trop à fond, espéra qu'il n'était pas trop tard pour le soigner. Elle plaça en dessous de l'argile une substance froide et mit par dessus le pansement d'argile... restait à espérer que c'était assez. Elle demanda conseil aux palefreniers  à savoir si un plus petit box était disponible. Si elle voulait avoir espoir de le soigner, il allait falloir le forcer au repos et au moins de mouvement.

(Si tôt les 20 points de confiance, j'aimerais peut-être m'en séparer pour avoir soit Eldweeiss, Whisper ou un cheval normal, disons que c'est probablement le prémices à notre séparation :/ Enfin, si ça ne dérange pas. C'est pas le coup de foudre que j'espérais au début)